Nice to meat you !

(Last Updated On: 20 novembre 2019)

En 2016, je candidatais pour participer à l’édition TEDxINSA sur le thème de Less is Best.

Je souhaitais sensibiliser sur l’importance de diminuer notre consommation de viande mais je n’ai finalement pas été sélectionné pour participer à l’évènement.

Le message que j’avais à faire passer est toujours d’actualité. Et le voici en intégralité !

Vous connaissez sans doute déjà cette équation, qu’elle a été formulée par Albert Einstein en 1905 et qu’elle est à la base de la Physique Nucléaire, incontournable pour la relativité restreinte et inévitable pour le domaine
moléculaire et atomique, sans parler du gravitationnel…. En revanche, ce que je peux vous faire découvrir c’est que le génie qui se cache derrière cette formule a longtemps prôné en faveur d’un régime végétarien avant de le devenir lui-même pour la dernière année de sa vie 1.

Vous l’avez peut-être compris, je vais vous parler de notre consommation de viande. Et parce que Less is Best, je vais tenter de vous convaincre vous aussi de diminuer au plus possible votre consommation de viande.

Ça c’est une de mes dernières inventions, ça vient de sortir et ça s’appelle l’échelle de la consommation de viande. Tout en haut, il y a Homo Sapiens Carnivorus, l’homme carnivore par excellence, c’est celui qui ne manquerait un barbecue pour rien au monde et qui a cette image en tête quand on lui parle de la vache. De l’autre côté il y a Homo Hipsterius Veganirus, votre ami végétarien voir végétalien qui a compris la souffrance animale et les enjeux du réchauffement climatique. Lui, il a une tout autre vision de la vache. Au milieu de tout ce bazar, il y a probablement vous.

Il y a probablement vous parce vos parents vous ont toujours cuisiné la viande comme des chefs ou alors parce que votre recette fétiche est le steak-haché coquillettes. Dans les deux cas, n’êtes pas Homo Sapiens Carnivorus car vous avez entendu dire que c’était conseillé de manger 5 fruits et légumes par jour et vous n’êtes pas Homo Hipsterius Veganirus non plus parce que faut pas déconner non plus et la viande c’est trop bon pour s’en priver… Alors oui, je m’adresse aux nombreux comme vous qui verront bien assez vite qu’il est indispensable de changer leurs habitudes !

J’ai choisi pour cela de condenser un maximum d’arguments dans ce petit camembert, déjà parce que je le trouvais plutôt joli, mais aussi parce que ça va nous mener droit au but. L’environnement, la santé et l’éthique. Ces trois domaines représentent à eux seuls la majorité des arguments qui nous poussent à manger moins de viande.

Commençons donc par l’Ethique. Tout petit déjà on vous a sans cesse répété « fini ton assiette ! Y’en a qui ont pas la chance d’avoir à manger ! » Aujourd’hui, c’est à mon tour d’en remettre une couche. Non seulement 844 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, mais c’est près de 2.3 milliard de personnes qui boivent une eau que notre société occidentale qualifierait « d’impropre à la consommation » 2.

Faisons le calcul ensemble. Pour vivre dans un confort minimal, chaque être humain doit boire 1,5 litre d’eau par jour et côté hygiène on regroupe tous les besoins en eau sous la forme d’une douche quotidienne de 80 litres (1,5 + 80) * 365 jours ce qui nous fait un minimum vital de 30.000 litres d’eau par an et par personne. Revenons à nos moutons et prenons l’exemple d’un steak. D’après différentes associations et organismes, 1kg de viande de bœuf nécessite près de 15.000 litres d’eau dite virtuelle. Éclaircissons ensemble le concept de cette eau virtuelle en détaillant les calculs: Il faut 3 ans pour que le bœuf atteigne l’âge adulte et produise environ 200kg de viande fraîche. Durant ces trois ans, le bœuf va consommer 1300 kg de grains (blé, maïs, soja, avoine…) et 7200 kg d’herbe. Pour cultiver ces champs, il va falloir environ 3 millions de litres d’eau (que ce soit la pluie ou l’arrosage). A cela ajoutons les 20 000 litres d’eau bus par le bœuf et les 7 000 litres supplémentaires pour son entretien. Bref, pour obtenir 1 kg de bœuf, il aura fallu près de 15000 litres d’eau pas si virtuelle que ça. La moyenne française en consommation de viande de bœuf est de 2 kilos par mois. C’est donc en un mois une consommation d’eau équivalente à la consommation minimale et vitale d’un homme pendant 1 an. Le même raisonnement peut s’appliquer à la denrée alimentaire : il faut 10 unités de céréales pour alimenter directement 10 personnes différentes. Ces mêmes 10 unités de céréales servent à produire 1 unité de bœuf et nourrir une seule personne. Si je vous dis que l’élevage représente 70% de nos surfaces agricoles, vous comprenez sans doute qu’on pourrait se résoudre à éradiquer la faim dans le monde en consacrant ces parcelles à la culture de végétaux.

L’éthique humaine, c’est le plus important mais l’éthique animale nous concerne aussi puisque des milliards d’animaux sont tués chaque années pour notre consommation 3.

Alors oui, je sais, parler des animaux, ça met toujours tout le monde un peu mal à l’aise, ça vous donne la chair de poule et c’est normal parce que personne n’aime voir les vidéos de vaches décapitées, de cochons gazés ou de poussins broyés. Il faut pourtant savoir que ce sont les réalités des abattoirs industriels partout dans le monde et qu’en consommant de la viande industrielle on soutient indirectement des pratiques barbares. Puisque que le profit est le critère absolu de l’économie, les bêtes sont traitées comme de simples forces de production, exploitables et jetables. Dans les abattoirs, les animaux sont fait comme des rats et nus comme des vers. Si on cherche la petite bête, elles sont font plumer jusqu’aux os et elles en deviennent chèvre. A ce rythme-là, ça ne s’améliorera pas tant que les poules auront des dents. Alors voilà, désolé de vous le dire mais non, les trois petits cochons ne sont pas d’humeur à danser et à chanter, la vache suspendue à sa jambe n’a pas vraiment envie de rigoler et le mouton n’a qu’un rêve : s’échapper de cet enfer qui le rend malade comme un chien.

Continuons à prendre comme exemple la viande de bœuf. Je vous ai expliqué tout à l’heure que la viande de bœuf était très exigeante en eau mais ce serait lâche d’oublier de parler de l’énergie consommée et de la pollution produite par la production industrielle. Un kilo de viande de bœuf nécessite autant d’énergie qu’une ampoule de 100 watts allumée sans interruption pendant 20 jours. Et produit autant de gaz à effet de serre (Dioxyde de carbone, méthane) que 250 kilomètres de voiture 4.

Ces derniers temps, on a beaucoup entendu parler de la COP21 qui a saisi l’urgence de trouver des solutions durables face au réchauffement climatique. Le réchauffement climatique est en lien direct avec la viande, puisque l’élevage est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre causé principalement par l’épandage du fumier et 60% de la déforestation en Amazonie sert à la construction de zones d’élevages intensifs 5.

A titre de comparaison, la production d’un kilo de végétal nécessite 3 fois moins d’énergie, produit 4 fois moins de gaz à effet de serre et nécessite un grand maximum de 1000 litres d’eau virtuelle soit l’équivalent de 15 douches.

L’homme a toujours aimé voir les choses en grand, s’améliorer dans ses connaissances et faire évoluer l’humanité. L’homme est un visionnaire, un rêveur, il compte sur le progrès avec un P majuscule, même si il en a déjà dépassé les limites il y a plus de 20.000 ans. Les fouilles archéologiques racontent que les néandertaliens allumaient des torches pour effrayer les troupeaux de mammouths qui se jetaient dans un précipice pour se défendre. Faute de frigo, impossible de conserver toute cette viande qui a pourrit et affamés ces hommes. Aujourd’hui encore, l’homme reproduit les mêmes erreurs. A vouloir toujours plus il perd le contrôle de ses propres stratagèmes. Dans les années 1990, la crise de la vache folle a permis de mettre en évidence la pratique du cannibalisme animal crée par l’homme avec le recyclage des carcasses d’animaux et des animaux morts ramassés en ferme avant d’être réduits en poudre pour alimenter les bovins. En 2013, le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des lasagnes et autres produits étiquetés « pur bœuf » soulève les interrogations. On ne sait plus ce qui se cache dans notre assiette. Les deux derniers buzz liés à la viande n’en disent pas moins: L’OMS a corrélé la consommation accrue de viande transformée avec un risque plus élevé de cancer et la PETA (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) s’est vue refuser la diffusion aux États-Unis d’un spot publicitaire jugé un peu trop hot qui veut démontrer qu’un homme qui ne consomme aucun produit provenant des animaux est plus performant sexuellement que celui qui consomme de la viande 6.

.

C’est bien beau de vouloir diminuer notre consommation de viande mais il faut trouver des substituts intéressants. Pour remplacer les protéines animales, vous pouvez consommer des légumineuses (poids chiches, lentilles, haricots,…) des graines de courges, pois chiches, toutes sortes de noix, quinoa, avoine… Pour les vitamines et les fibres, laissez vous surprendre par les graines germées qui sont d’une simplicité déconcertante et extrêmement nourrissantes. Les steaks « végétaux » se substituent bien à la viande car chargés en protéines végétales, mais vous pouvez aussi diversifier votre apport en mangeant des petits poissons (maquereaux, harengs, sardines, anchois…) ou bien opter pour des œufs bio de poules élevées en plein air : Ils seront meilleurs pour votre santé et assurent de meilleurs conditions de vie aux animaux. Fuyez au plus possible la viande de bœuf et le porc trop exigeants en eau.

Si vous êtes prêts à faire un maximum d’efforts, sachez qu’il est très difficile de passer du jour au lendemain à un régime végétarien voir végétalien. Dans un talk de 2010, le journaliste Graham Hill, propose par exemple d’instaurer ce qu’il appelle la Week-day veg’ : Le principe est simple, vous ne mangez pas de viande du lundi au vendredi et vous voyez selon vos envies pour le week-end ! En général, si vous voulez manger de la bonne viande, évitez les viandes industrielles et la viande transformée. Si vous en avez la possibilité, achetez des produits de fermes locales plus respectueux pour l’environnement. A titre personnel, je me suis engagé depuis le mois de septembre à éviter au plus possible la viande en devenant flexitarien. C’est-à-dire que je n’achète pas de viande mais que j’en mange occasionnellement quand je n’ai pas le choix ou que je dois exceptionnellement aller manger chez ma grand-mère italienne qui cuisine des polpettes ou autres poules au pot à tomber par
terre… Dans tous les cas, Google est votre ami et vous ne manquerez pas de trouver des centaines de raisons pour diminuer, vous aussi, votre consommation de viande.

Je terminerai mon discours en citant l’homme qui m’a permis de vous introduire ce
sujet qui me tient à cœur : « Je vie sans gras, sans viande, sans poissons et je me sens plutôt bien ainsi. Il m’a toujours semblé que l’homme n’est pas né pour être un carnivore » 7.

Merci !

Sources

  1. https://ivu.org/history/northam20a/einstein.html
  2. https://www.inegalites.fr/La-faim-dans-le-monde
  3. https://www.thoughtco.com/how-many-animals-are-killed-each-year-127631
  4. http://www.journaldelenvironnement.net/article/1kg-de-b-uf-consomme-36-kg-de-co2-rejete,16479
  5. https://www.viande.info/elevage-viande-gaz-effet-serre
  6. Apparemment, ce n’est pas si vrai que ça ! https://greatist.com/live/nsfw-peta-video-vegans-last-longer
  7. https://ivu.org/history/northam20a/einstein.html